Il est difficile de définir aujourd’hui la profondeur des impacts pour l’économie suisse après l’acceptation par le peuple du texte de l’UDC limitant l’immigration (“Non à l’immigration de masse“) car les conditions d’application doivent encore être décidées, et notamment le nombre de permis de travail qui seront attribués (quotas), ainsi que les conditions d’attribution de ces permis de travail.
Cependant des économistes se sont déjà emparés du sujet, et les nouvelles sont plutôt mitigées sur le plan économique.
Les entreprises suisses vont moins recruter que prévu en 2014
Selon les 1ère estimation des économistes du Crédit Suisse, les conséquences du vote limitant l’immigration s’exprimeraient par une décélération des créations d’emploi en Suisse en 2014. En effet, les négociations avec l’Union européenne n’étant pas connues, et notamment les impacts éventuels sur le plan économique de la clause guillotine, certaines entreprises suisses pourraient ralentir les recrutements qu’elles avaient prévus. Selon les économistes, c’est bien l’emploi qui risque d’être le plus impacté. Compte tenu du contexte incertain, les effets sur l’emploi devraient se faire sentir immédiatement. Les économistes précisent toutefois bien qu’on ne parle pas de perte d’emploi mais bien d’emplois qui ne seront pas créés.
Moins d’investissements étrangers en Suisse
Autre conséquence problématique pour la Suisse : cette incertitude, ainsi que le risque de voir le recrutement de personnel qualifié rendu plus difficile rend la Suisse beaucoup moins attractive pour les investisseurs internationaux souhaitant s’implanter en Suisse. En clair, les entreprises étrangères investiront moins en Suisse, et donc recruteront moins également. Cette baisse de l’investissement pourrait avoir un impact négatif de 0,3% à 0,4% sur le PIB (Produit Intérieur Brut) du pays (prévu avant la votation par les experts du SECO à 2,4%). Les économistes du Crédit suisse prévoient une croissance de 2% pour la Suisse, et les économistes de l’UBS tablent quant à eux sur une croissance de 2,1% (pour rappel, l’INSEE prévoit une croissance en France de 0,4% en 2014).
Un impact positif : le franc suisse devrait se détendre face à l’euro
Seule note positive sur le plan économique : la croissance économique de la Suisse et la productivité étant menacées, il est très probable que le franc suisse perde de sa valeur face à l’euro, ce qui reste toujours positif pour les entreprises suisses qui exportent leurs services et marchandises dans les pays de l’Union européenne.
Bonjour,
Que souhaitez-vous dire dans le dernier paragraphe ?
1 euro vaut actuellement 1,224 francs suisse. La BNS n’avait-elle pas justement fixé un taux plancher de 1,20 CHF. Pensez-vous qu’il va descendre en dessous des actuels 1,224 francs suisse de par cette votation ? Voire sous les 1,20 comme ce fut le cas il y a quelques mois / années ?
Bonjour,
Quand je parle de “détente”, cela signifie que l’euro va s’apprécier face au franc suisse, ce qui donner un peu d’oxygène aux entreprises suisses qui exportent dans l’Union européenne.
bonjour, j ai un permis de frontalier,j aimerai changer d entreprise ,pensez vous qu il et mieux d’attendre ? merci
Bonjour Jacques,
Si vous intégrez dans vos choix et raisonnements des facteurs que vous ne maîtrisez pas, le risque est grand de ne rien faire du tout est d’être paralysé. Dans la mesure où la loi ne sera effectivement appliquée très probablement que dans 2 ou 3 ans, c’est à la rigueur maintenant qu’il faut bouger. Regardez ce communiqué officiel du canton de Vaud pour vous faire une idée…