Depuis la votation du 9 février 2014 dernier qui prévoit de limiter l’immigration, on ne compte plus les interventions de professionnels et d’entreprises en Suisse sur ce sujet. Ces interventions sont en général orientées de la même manière : “Avec la nouvelle loi sur l’immigration, on ne sait pas comment on va réussir à recruter“. Car alors même que le marché du travail est actuellement “ouvert” aux étrangers dans le cadre des accords bilatéraux, les entreprises suisses ont déjà des difficultés à recruter.
La nouvelle loi, qui prévoit notamment de favoriser les recrutements de Suisses, va tendre davantage le marché dans quelques années, et compliquer la tâche de recrutement des entreprises suisses. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres. L’Horlogerie en fait partie, et les professionnels de cette prestigieuse industrie se sont prononcés sur le sujet à l’occasion d’un des plus grands événements de l’industrie horlogère et de la joaillerie, Baselworld.
50% des effectifs de l’Horlogerie suisse sont des étrangers
Qu’ils soient résidents ou frontaliers, près d’un salarié sur 2 de la branche est étranger. Les professionnels sont d’ailleurs très clairs sur l’importance des étrangers dans leur activité, et affirment qu’ils ont besoin de la main d’oeuvre étrangère et de leurs compétences.
Dans l’Horlogerie, les étrangers sont recrutés à la fois sur des postes “ouvriers” dits spécialisés comme des sertisseurs mais également sur des postes de haut niveau, dans l’ingénierie, la micro-technique. Mais dans tous les cas, les profils sont spécialisés et recruter du personnel dans le secteur est difficile pour ces entreprises.
Un secteur qui recrute
L’Horlogerie est un secteur fortement dépendant de la conjoncture économique mondiale et des exportations. Le fait est que depuis plusieurs années, le secteur se porte très bien, malgré la crise de 2008 qui a frappé le secteur, et il recrute de manière très importante malgré la carence de profils.
Par exemple, en 2013, Swatch group, qui est l’un des poids lourds du secteur et probablement le plus gros recruteur, a augmenté ses effectifs salariés d’un peu moins de 1000 personnes. Même si le secteur prévoit moins de recrutement dans les années à venir que ces dernières années, il anticipe toutefois une augmentation de ses effectifs et une pénurie de personnel qualifié.
La position des patrons de l’Horlogerie
Selon certains patrons, cette nouvelle loi ne limitera pas leurs projets, mais va créer beaucoup de tracasseries administratives et rallongera les délais de recrutement. Pour d’autres, il est clair qu’il est impossible de travailler sans les frontaliers, et affirment qu’il est déjà aujourd’hui difficile de trouver des profils spécialisés.
Tous espèrent que la proposition de loi de la Confédération prendra en compte la réalité du secteur et n’entravera pas la croissance des entreprises horlogères. En bref, ils ont adressé, comme le font de nombreux secteurs d’activité depuis février, un message clair au Gouvernement et aux Parlementaires qui sont actuellement en phase de rédaction de la loi.
Je cherche depuis un petit moment à travailler en suisse comme ingenieur qualité (horlogerie, …) seulement ma candidature n’est jamais retenue puisque je ne possède pas d’expérience dans ce domaine d’activité !
Et en effet il y a beaucoup d’offres mais ils préfèrent chercher la perle rare (certaines annonces sont présente depuis plusieurs mois).
Quand les entreprises ont le choix et qu’elles peuvent se permettre d’attendre, alors elles prennent effectivement leur temps. Il est certain que ne pas avoir d’expérience dans ce domaine est un handicap certain… En fait, cela dépend de votre candidature (votre CV n’est peut-être pas clair, pas optimisé pour la Suisse…) et des autres candidatures… Je ne vous apprends probablement rien, mais en général tous les candidats ont une petite idée de la raison pour laquelle leur candidature ne fonctionne pas. Est-ce votre cas (honnêtement) ?
Honnêtement, autre que le fait d’avoir un manque d’expérience dans ce domaine, non.
OK. Alors il faut probablement regarder plus en détail la manière dont vous postulez, ainsi que votre approche du marché (variez-vous les canaux de recherches ou vous limitez-vous aux annonces ? etc…).
J’ai posté sur plusieurs sites mon cv et mes recherches se font énormément par annonces …
Alors vous êtes dans le cas le plus concurrentiel, et donc le plus difficile, car vous êtes en compétition immédiate avec toutes les personnes qui voient l’annonce, soit des centaines, voire des milliers… Cela peut expliquer vos faibles réussites, et notamment si vous êtes dans un milieu où la concurrence est rude.
Bonjour David,
je suis dans le même cas. J’ai de l’expérience en management par la qualité, mais pas en Suisse et je me demande réellement si les entreprises ont si besoin des français.
Lorsque les dirigeants des grandes entreprises horlogères disent qu’ils recrutent des étrangers qu’ils vont recruter des candidats étrangers pour tous les postes, bien évidemment. Cela dépend bien sûr de l’offre et de la demande. Et l’un de vos premiers jobs en tant que personne qui recherche un emploi dans ce secteur, c’est précisément d’estimer cette demande : pour cela, non seulement un travail de rechercher et de veille est indispensable, mais également une approche de type “réseautage” via les réseaux physiques avec l’appui des réseaux sociaux. C’est également indispensable, sinon vous risquez de perdre beaucoup de temps. Les cabinets de recrutement peuvent également être très utiles et vous donner un feedback direct sur votre candidature, en général ils connaissent bien les secteurs où ils sont actifs.
L’autre point qui bloque en général, c’est le dossier de candidature. On ne présente pas son dossier – et son CV notamment – comme on le ferait en France.
Il est probable également qu’on soit avec les 2 phénomènes combinés, et là il est clair qu’on n’optimise pas ses chances 🙂
Et il y a aussi le fait que certaines entreprises ont le choix et qu’elles ne veulent pas recruter d’étrangers n’ayant pas déjà travaillé en Suisse. C’est un “handicap” supplémentaire dont il faut tenir compte (c’est rarement sectoriel, plutôt le fait de quelques entreprises).
Merci de vis differentes reponses.
Les retours que j’ai pu avoir avec differnets cabinets de recrutements sont vraiment l’expérience dans le domaine d’activité que demandent leurs clients. La connaissance ne suffit pas, l’expérience est plus que importante (ce qui se comprend) mais même quand les entreprises recherchent depuis un certain temps. Seulement pour avoir l’expérience dans un domaine il faut bien débuter.
De plus, le retour que j’ai pu avoir au début de mes recherches (et qui m’avait donné espoir) c’est le fait de sortir d’une école de management de la Qualité ce qui n’existe pas réellement en suisse.