Le salaire en Suisse fait en général partie des critères attractifs pour les étrangers, notamment en comparaison de nombreux autres pays d’Europe. Les salaires suisses sont en effet incontestablement plus élevés que dans la plupart des pays d'Europe, mais il faut tenir compte d’autres critères, et notamment le coût de la vie, et le niveau d’impôts.
Pour mesurer ce niveau d'impôt, on peut également parler de pression fiscale sur les salaires. La difficulté pour ce sujet, c'est que le nombre de paramètres est important et qu'il est toujours difficile de savoir si la vie en Suisse est plus ou moins intéressante et aussi quel impact elle a sur le pouvoir d'achat.
Une récente étude de l’OCDE propose une méthode qui permet une comparaison des pays, et vous trouverez dans cet article l’essentiel à savoir sur la Suisse.
Dans la suite, nous parlerons de pression fiscale sur les salaires : il s’agit selon les normes adoptées par l'étude, de la proportion que représentent les impôts sur le revenu, les cotisations sociales (à la fois côté employé et employeur) et des diverses taxes sur les salaires par rapport aux revenus des ménages (ces revenus étant en général principalement composés des salaires). Pour faire simple, ce qu'il faut retenir, c'est que l'étude permet d'établir une comparaison entre la Suisse et les différents pays.
La pression fiscale de la Suisse a baissé entre 2011 et 2012
Sur les 34 pays de l’OCDE analysés, seuls 10 ont fait baisser leur pression fiscale en 2012. La Suisse en fait partie, avec une baisse de 0,4% (pour comparaison, c’est la République tchèque qui enregistre la plus forte baisse avec 1,6%). Dans la plupart des pays, la baisse ou la hausse de cette pression fiscale est inférieure à 1% : autant dire qu'il y a eu peu de modifications en général entre 2011 et 2012 sur le sujet de la fiscalité et des cotisations sociales (et aussi des revenus et salaires, même si ce critère ne peut être en général qu'indirectement et faiblement modifié par les États, contrairement aux impôts).
La Suisse propose une fiscalité plus favorable aux familles avec enfants que la plupart des autres pays
Dans le cas d’une famille avec 2 enfants, la Suisse est l’un des pays de l’OCDE ayant la pression fiscale la moins forte : les impôts représentent 9,5% du salaire, contre 43,1% pour la France (les revenus pris en considération sont des revenus moyens).
Pour les célibataires, la Suisse reste très bien positionnée en comparaison internationale puisque la pression fiscale est en moyenne de 21,5% (contre 50,2% pour la France), ce qui positionne la Suisse au 6ème rang des pays de l’OCDE les plus intéressants sur le plan fiscal.
France | 43,1 | 50,2 |
Grèce | 43,0 | 41,9 |
Belgique | 41,4 | 56,0 |
Italie | 38,3 | 47,6 |
Autriche | 38,0 | 48,9 |
Suède | 37,5 | 42,8 |
Finland | 37,3 | 42,5 |
Turquie | 36,9 | 38,2 |
Espagne | 35,4 | 41,4 |
Allemagne | 34,2 | 49,7 |
Hongrie | 33,6 | 49,4 |
Estonie | 32,3 | 40,4 |
Pays-Bas | 32,0 | 38,6 |
Norvège | 31,3 | 37,6 |
Pologne | 29,6 | 35,5 |
Royaume Uni | 27,9 | 32,3 |
Danemark | 27,8 | 38,6 |
Portugal | 26,9 | 36,7 |
Slovaquie | 25,8 | 39,6 |
Japon | 25,5 | 31,2 |
Slovenie | 22,8 | 42,3 |
Island | 22,7 | 34,5 |
République tchèque | 20,7 | 42,4 |
Mexique | 19,0 | 19,0 |
Corée | 18,5 | 21,0 |
Etats-Unis | 18,4 | 29,6 |
Canada | 18,2 | 30,8 |
Australie | 16,5 | 27,2 |
Israel | 15,1 | 19,2 |
Luxembourg | 13,3 | 35,8 |
Suisse | 9,5 | 21,5 |
Chili | 7,0 | 7,0 |
Irlande | 6,4 | 25,9 |
Nouvelle Zélande | 0,6 | 16,4 |
OECD (moyenne des pays) | 26,1 | 35,6 |
Si on regarde l’évolution de la pression fiscale, on remarque que qu'elle augmente beaucoup moins pour les familles avec enfants que pour les célibataires.
Si on regarde l’impact de la pression fiscale en fonction des revenus, il semble que les personnes avec un faible revenu subissent une augmentation de la pression fiscale plus importante que les personnes ayant un salaire en Suisse plus élevé.
Globalement, la progression de la pression fiscale est plus uniforme en Suisse selon les classes de revenus que dans les autres pays.
Un comparatif de l’OCDE qui ne tient pas compte de tout…
Si on regarde de plus près le comparatif de l’OCDE, on remarque qu’il n’intègre pas 2 éléments pourtant importants :
- le fait qu’en Suisse, l’assurance santé est à la charge intégrale du salarié (contrairement à par exemple un pays comme la France où cette charge est répartie entre l’employé et son entreprise, ce qui apparaît dans le bulletin de salaire).
- le fait qu’en Suisse une partie de la retraite est versée dans des fonds de pension (appelé 2ème pilier), et que cette cotisation est faite a minima à part égale entre l’employé et l’employeur.
En réintégrant ces éléments, il est fort probable que la Suisse ne soit pas en aussi bonne position dans le classement, et devrait être plutôt à notre avis en milieu de classement.
Source : OCDE - Taxes Wages 2011 – 2012
Bonjour,
S’agit il de la pression fiscale globale ou seulement sur les revenus du travail ?
Peut être ajouter quelques exemples chiffrés pour illustrer vos propos ? p.ex. famille avec revenus faibles, moyens, élevés. Idem pour les célibataires.