Salaire minimum en Suisse : nouvelle initiative des syndicats

Le salaire minimum en Suisse est un sujet qui revient très régulièrement, poussé par les syndicats. La Suisse est un des pays où le coût de la vie est un des plus élevés. En l’absence de salaire minimum au niveau national, certaines entreprises et certains secteurs proposent des salaires très bas, ce qui pose bien sûr des problèmes de pauvreté.

Bien qu’il n’y ait pas de smic suisse, de salaire minimum commun à tous les secteurs d’activité au national, il existe toutefois des accords de branches par le biais de Conventions Collectives de Travail (CCT). Ces accords concernent environ 40% des salariés en Suisse.

Un salaire minimum de 4’000 francs suisses est demandé

Le gros du travail des syndicats sur ce sujet consiste à faire en sorte qu’il y ait un salaire minimum au niveau national, comme c’est le cas par exemple en France. Les syndicats demandent en fait aux cantons et à la Confédération d’inciter les entreprises à adopter une Convention Collective de Travail, et si cela n’était pas possible, les syndicats demandent qu’un salaire minimum de 4 000 francs suisses (pour 42 heures, ce qui correspond à 22 francs de l’heure) soit introduit en Suisse.

Les plus conservateurs prétendent que le fait de fixer un salaire minimum aura pour effet d’augmenter le chômage en Suisse, argument que réfutent les syndicats. Certaines études semblent en effet prouver que si un salaire minimum était introduit, cela permettrait à certains salariés qui ont 2 emplois pour pouvoir avoir des revenus minimum d’en abandonner un, ce qui pourrait bénéficier à certains chômeurs.

A l’inverse, on peut imaginer que certaines entreprises recruteront moins pour des questions de coûts. Le débat de chiffres est donc ouvert, et on peut effectivement se demander si les syndicats ont raison ou pas de demander l’introduction de ce salaire minimum .

4% de travailleurs pauvres en Suisse, et 400 000 personnes qui touchent moins de 22 francs suisses de l’heure

En Suisse, un peu moins de 4% de la population en âge de travailler sont considérés comme des travailleurs pauvres en Suisse et le seuil de pauvreté pour une personne vivant seul est fixé à 2 300 francs suisses par mois. Environ 400 000 personnes perçoivent un salaire inférieur 22 francs de l’heure, ce qui est considérable. Les études montrent que ce sont principalement les femmes qui sont les plus touchées (300 000 d’entre-elles sont concernées).

Quelques entreprises suisses paient mal leurs employés

Le syndicat Unia a publié sur sont site une liste d’entreprises suisses qui proposent une faible rémunération à leurs employés, et prévoient de faire quelques actions « locales ».

Les secteurs les plus touchés par les bas salaires

Sur leur site Web, le syndicat Unia cite les secteurs d’activité qui sont réputés pour proposer les salaires les plus bas : industrie alimentaire, industrie du textile, soins à la personne, centres d’appels, certains commerces de détail, coiffure et cosmétique, services de livraison… Le syndicat a même observé des salaires bas dans des métiers qui sont traditionnellement épargnés, comme les assistants en pharmacie ou les prestataires de services en informatique.
Dans une étude, l’Office fédéral de la statistique recense également les secteurs qui paient le plus mal en Suisse.